La geek attitude.

Publié le par Kiki

 

 

La semaine dernière, j’ai eu le grand plaisir d’accueillir dans ma demeure une petite tribu de jeunes gens s’apparentant fortement au terme « geek », pour une merveilleuse soirée de combats sur Street Fighter IV.

Mais tout d’abord qu’est ce qu’un geek ? Ce terme signifie, si on devait le traduire, « passionné » et s’applique le plus souvent au stéréotype d’une personne passant un peu trop de temps devant un écran (pour jouer, bien fréquemment).

Mais attention ce terme ne s’applique pas qu’à cette catégorie de population, c’est juste qu’expliquer toute la terminologie et les ascendants serait bien trop fastidieux pour moi.

Le geek de référence ne peut nullement être catalogué par son style vestimentaire (comme pour la population gothique), mais certains indices peuvent nous permettre de les distinguer aisément.

 

Tout d’abord par rapport à son mode de vie : quand le geek se lève, il ne se jette ni sur le frigo, ni sous la douche, mais tout simplement devant son ordinateur. Sa journée commencera donc avec la douce pression de son doigt sur l’interrupteur de sa vie virtuelle. Pas de petit-déjeuner tranquille devant le téléshopping, mais plutôt le grignotage d’une biscotte avariée (les produits périmés ne dérangent pas notre spécimen) couplé avec la consultation frénétique de ses mails (au cas où quelqu’un aurait eu la brillante idée d’en envoyer un entre 1h et 8h).

Dans les transports en commun, le geek ne perd pas son temps à dévisager ses semblables ou explorer le décor ambiant. Il optimise le trajet en consultant internet via son i-phone qu’il incline de façon à démontrer sa supériorité technologique par rapport à la ménagère équipée d’un Nokia démuni de GPS datant de 2006.

Ensuite à son travail, le geek aura pris soin de placer son ordinateur de façon à s’isoler des regards extérieurs. Ce qui lui permet de rester connecté tout en accomplissant les tâches « ingrates » pour lesquelles il est payé et qui lui font perdre de son précieux temps.

Généralement le geek ne peux pas sortir : il raterait un raid (traduisons cela comme une expédition à plusieurs sur un jeu) dans lequel sa présence est primordiale. Mais son panel d’excuses est assez élaboré : il doit faire du rangement, passer à la poste, étendre le linge… Des tâches qui, en soit, ne prennent pas toute une soirée. Mais qui lui permettent de se déculpabiliser de son manque de vie sociale en se persuadant d’avoir une existence trépidante.

La méthode la plus reconnue pour en déceler un est bien évidemment une visite surprise à son domicile. Les signes avant-coureurs sont : le désordre ambiant, la vaisselle accumulée, les cartons de pizzas et les cendriers plein de mégots (vidés tous les 36 du mois). Mais pour être sûr de vous, traquez son matériel informatique. Et que verrez-vous ? Pensez à une famille indienne bien dévote, ayant aménagé, au sein de sa pièce principale et au détriment de l’espace vital nécessaire à sa progéniture, une grande alcôve pour la vénération de bouddha. Voilà la réponse. Malgré le chaos total de son logement, le geek aura pris soin de nettoyer et ranger son matériel, sans oublier d’épousseter les boitiers de ses Cds et jeux.

Quand ces « accros » se rencontrent entre eux, le niveau de conversation est incompréhensible pour tout novice les accompagnant. En effet, nombreux sont les termes issus de l’anglais ou d’abréviation de cette belle langue. Ainsi les dialogues sont dignes des plus grands films d’espionnage d’après-guerre : impossible de les décrypter sans avoir au préalable fait une immersion prolongée dans le milieu.

« Quel noob, il a pris l’aggro et s’est fait one shot. En plus y’avait rien à looter ! »

 

Dans un jeu en ligne, par exemple, il y a plusieurs catégories de joueurs :

 

  1. Le « Kevin » : jeune adolescent rebelle, ses parent sont des gros cons (pas si cons que ça car ils ont réussi à instaurer un mot de passe sur le net pour limiter le temps de jeu de leur chérubin) et il parle en langage sms (« ct tro bi1 la, g tro kifé grav »). Selon le stade de la puberté, le Kevin est plus ou moins contestataire à tout ce qui relève de l’autorité et à tendance à énerver les autres joueurs.
  2. L’adulescent : jeune adulte victime du syndrome de Peter Pan ; il est resté très enfant dans sa tête, le boulot, ça le fait chier mais c’est ce qui permet de payer l’abonnement, les gonzesses c’est relou parce que ça veut aller au resto et au ciné. Le jeu lui permet de s’échapper de la vie réelle et de toutes ses contraintes.
  3. Le « nolife » : il peut se définir comme l’échelon supérieur sur la barre de l’inclination au jeu. Il se lève, mange et se couche avec sa souris. Le travail, c’est une perte de temps pour le levelling. Sa femme, c’est celle qui travaille et qui fait le ménage. Quand l’institutrice demande à sa fille ce que fait son père elle lui répond « il est prêtre ». La vie réelle ? Il ne sait plus ce que c’est.

 

Et maintenant les sous-catégories :

 

  1. Le « noob » : souvent une sous catégorie de Kevin, le noob se distingue par sa non maîtrise absolue du jeu et ses difficultés à le cacher : « euh tu m’as dit alt et F4 pour lancer la boule de feu ? »
  2. Le « pgm » (traduisez pro-gamer) : à l’inverse du noob, il connaît les rouages du jeu comme si il l’avait fait, du raccourci clavier pour siffler à la position exacte des loups des prairies.
  3. Le nerveux : un répertoire d’insultes finement élaboré, une maîtrise du jeu qui l’autorise à hurler sur la catégorie « noob » en priorité et bien souvent, un gros chien qu’il doit sortir entre deux combats. De plus, bien souvent, de sérieuses lacunes en français : « putain tu fè chié la, j’ai di on loot pas putain ».
  4. Le « giseur » : un adulescent profitant de la barrière virtuelle pour draguer les jeunes femmes. « si tu me donnes ton tour de poitrine, je t’aide à terminer ta quête. »
  5. L’autoritaire : souffrant d’un sérieux complexe d’infériorité, le jeu lui permet de réaliser tout ce qu’il ne pourra jamais faire dans la vie réelle. Souvent, c’est celui qui dirige tout ce petit monde grâce au sponsoring des Assedics (bah oui c’est un travail à plein temps de gérer un raid !).
  6. Le philosophe : ni bon, ni mauvais, il tempère l’excédent de testostérone de cette population masculine par des traits d’humour finement placés.

 

En bref, être geek demande une sérieuse implication au quotidien, l’apprentissage assidu de codes de langage alambiqués et une passion dévorante pour l’informatique et le jeu en général.

A savoir que si ces deux dernières semaines, je n’ai publié aucun article, c’est peut-être parce que j’étais en train de jouer au jeu que m’a offert dernièrement mon cher et tendre…

Si c’est pas de l’implication ça !

 

 

 

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Commenter cet article
L
Jeanne tank la rombiere et sa pote prend l'add.<br /> Lionel tu les heal pendant que moi et cy on dps la petasse, on prendra l'add ensuite .... Et on arrete de noober bordel!
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L
Jeanne tu tank la rombiere pendant que ta copine tankera son add. <br /> Cy tu nous heal et moi je dps la petasse, je passerai sur l'add ensuite.
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K
Mmm, en l'occurence Star Océan the last hope sur Xbox360
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B
Quel est ce nouveau jeu ?? ;)
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K
Mmm, oui j'étais obligée de m'immerger pour fournir un article cohérent. Je n'aime absolumment pas jouer aux jeux vidéos (quoi que...).<br /> Et bien sûr que oui, mes personnages sont fictifs (quoi que...).
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