Kiki fait les soldes.

Publié le par Kiki

 

Deux fois par an, panique chez la ménagère !

En effet, avec la venue des soldes, c’est l’occasion pour elle de vider ses armoires, de faire une bonne action en donnant tout aux bonnes œuvres et de dépenser l’argent durement gagné du foyer en un temps record.

Depuis l’arrivée de la crise, cette période est devenue riche en rebondissements pécuniaires avec, dès la première démarque, des réductions allant jusqu’à -70% ! Du jamais vu ! (pour une fois que la crise, ça a du bon).

Pendant cette magnifique époque de débauche monétaire, toute règle de bienséance est mise au placard. Pas question de lâcher le seul morceau de tissu à sa taille, si par malheur quelqu’un d’autre le repère.

Bras chargés d’une multitude de textiles, et portables à la main afin de calculer le juste prix après ristourne, les acharnées du shopping jouent des coudes pour accéder aux bonnes affaires tout en essayant de grappiller deux ou trois places dans la file d’attente menant aux cabines d’essayages.

 

 

Comme cette année je ne travaillais pas pendant la première semaine des soldes, j’ai décidé de tester les deux premiers jours, avec bien évidement  l’appréhension d’être agglutinée par une foule hystérique, mais bien décidée à vous ramener des informations croustillantes.

 

Le mercredi, je me suis rendue, en fin de matinée au centre commercial de La Part-Dieu. Gigantesque bâtiment réunissant une multitude de commerces, c’est le repaire des fainéantes : pas besoin de courir 3 kilomètres pour passer de l’Etam au Zara : juste un escalier à monter.

Ce jour-ci, deux catégories de population étaient en force :

 

 

La jeune maman : après l’arrivée du bébé, elle n’a pas eu une seconde pour perdre ses kilos superflus. Boud’chou, avec sa venue, a pris soin au passage de faire sensiblement augmenter la surcharge pondérale de sa génitrice tout en distribuant avec largesse cellulite et vergetures. Résultat : les fringues d’avant-grossesse ne lui vont plus et celles portées lors de la gestation sont informes et loin d’être affriolantes. Or la jeune maman n’a qu’un seul désir, se sentir à nouveau jolie dans des vêtements qui ne la boudineront pas. La voici donc de sortie avec comme arme rédhibitoire, son magnifique landau tout terrain, qui lui permet de bloquer tout un rayon pendant qu’elle effectue sa recherche paisiblement. Imaginez 12 spécimens comme cela dans une boutique de 80 mètres carrés, et vous comprendrez mon désarroi et ma récente envie de materner au plus vite (afin d’emmerder le monde tout en étant sûre de ne pas me prendre de remarques déplacées).

 

Le troupeau d’adolescentes : que dire ? Il faut avouer que j’ai dû passer par là moi aussi. Quoique j’espère intensément ne pas avoir eu le tiers du quart de leur manque de savoir-vivre. Maintenant que les jeunes m’appellent « Madame », il est vrai que je prends très au sérieux mon rôle d’aînée et d’exemple pour la génération future. Ainsi lorsque je vois débouler dans le métro un cheptel de dindes gloussant assez pour exploser mon oreille interne, cela me froisse. Lorsque leur groupe encombre l’accès au dernier débardeur à ma taille à -50%, cela m’indispose. Lorsqu’enfin elles ignorent superbement la file d’attente pour se faufiler en cabine en premières, je n’y tiens plus : je les déteste !

 

 

 

Le jeudi, j’ai décidé de me diriger en centre ville, rue de la République pour faire profiter mon corps des rayons du soleil, tout en flânant. Surprise : le matin, il y a très peu de courageuses. La densité est remarquablement faible et la circulation agréable. Je me promène donc sereinement et effectue un choix stratégique de boutiques à visiter. Je restreins mon choix sur quatre ou cinq enseignes et me lance dans la cohue naissante.

Cette fois-ci, les adolescentes et jeunes mamans brillent par leur absence. Le jeudi matin, voici ce qui traine vers Bellecour.

 

 

La rombière : elle se distingue à 200 mètres à la ronde ; bronzage artificiel, blondeur platine, sac de grand couturier et bien évidemment la ligne qui va avec. Elle vous regarde avec mépris si vous avez le malheur d’être habillée simplement mais fait moins la fière quand elle se retrouve en caisse derrière vous au H&M du coin.

 

La chômeuse : elle s’est retenue le mercredi, mais le jeudi, elle n’y tient plus, il faut qu’elle profite de son temps libre pour parfaire sa garde-robe. Et elle a bien raison, c’est la journée idéale (avec le mardi) pour avoir une vue d’ensemble sur les rayonnages sans être trop bousculée. A elle les bonnes affaires et la joie, pour une fois, d’avoir un statut de privilégiée en tant que demandeuse d’emploi.

 

 

 

Au final, j’ai profité de l’occasion pour acheter trois articles : 2 à – 50% et 1 à -70%. Mais je n’ai pas été plus loin ; évidemment en tant que radine avertie, même avec un chiffre inférieur à 10 Euros, je trouve tout, bien trop cher. A se demander si le prix n’augmente pas à mesure que la quantité de tissu diminue sur le produit.

 

 

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Y
Parfois je me dis que si le choix m'était donné d'arbitrer entre faire les soldes en heure de pointe un Samedi, et m'écraser une cigarette sur le front..bah...<br /> <br /> Félicitations donc pour cet acte de bravoure !
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